Nos écoles

Tamsin

2008

Notre président revient de son premier voyage avec un engagement : construire une école, dans un village rattaché à Ouahigouya. Ce sera à Tamsin. Ici, les enfants se retrouvent dans une « classe paillotte », construite en banko (terre sèche), sans fenêtre, sans lumière, sous un toit en branchage, refuge des serpents, et fragilisée à la saison des pluies.
Octobre 2008. Premier contact pour l’équipe du Grain avec un pays chaleureux, mais d’une extrême pauvreté. Contrat rempli, notre première école est ouverte, par une inauguration colorée, joyeuse, devant une foule d’enfants, d’habitants et d’autorités locales enthousiastes. Un grand moment de partage et de fraternité, qui nous remplit d’émotion. Nous recevons notre salaire. Le représentant de l’Éducation Nationale, Xavier, devient notre inestimable ami. Tamsin sera, à jamais, notre village de cœur.

Vadogo Yiri

2009

Inauguration de notre 2e école, dans un village typique du Sahel, où la terre est difficile, âpre, sèche. La population, les écoliers et écolières nous reçoivent avec toute la chaleur que savent déployer les mossis. Les autorités et les enseignants ne sont pas en reste, nous assurant de leur reconnaissance. Nous goûtons une 2e fois à la fête simple mais si forte et si sincère des parents et des enfants. L’accès à l’eau est ici très compliqué, et nous nous employons à creuser rapidement un puits près de l’école. L’histoire, plus tard, nous dira que ce fut un coup pour rien. Et nous y feront un forage.

Rallo

2010

Un village pauvre parmi les pauvres, peuplé essentiellement d’agriculteurs. L’environnement est très dur, la terre peu nourricière. Ici, nous percevons la grande difficulté du quotidien des villageois. Les enfants le ressentent, forcément, et en subissent les effets. Nous sommes touchés et marqués par cette souffrance diffuse face à laquelle nous nous sentons impuissants. Au moins, l’école apporte l’instruction minimale que chaque enfant doit recevoir. Elle est aussi le lieu où le village peut se retrouver.

Hippo

2011

Hippo est un gros village, possédant déjà une école. Au vu d’une démographie en forte expansion, de nombreux enfants suivent les cours dans une « classe paillotte » ou pire, ne sont pas scolarisés.  On compte plus d’une centaine d’écoliers et écolières par classe. Il est urgent de construire un nouveau bâtiment. Ce sera la 4e école du Grain.

L’environnement est moins sec et même boisé. Hippo est plus prospère que les villages précédents. On le sent avec l’accueil de la population qui s’est cotisée pour louer les services d’une troupe de musiciens et de danseurs, qui, avec une étonnante énergie, animent la fête.

Cette 4e école est construite par une nouvelle entreprise. Celle qui a fait nos 3 premiers bâtiments ayant montré des lacunes. Nous apprenons !

Somiaga

2012

Somiaga. Sous une chaleur intense, une foule bigarrée nous accueille dans ce gros village déjà équipé d’une école. Comme à Hippo, la forte natalité entraîne une hausse de la fréquentation scolaire.

Nous en avons pris l’habitude, chaque construction entraîne le creusement d’un accès à l’eau à proximité et celles de latrines sèches, élément essentiel de dignité et de sensibilisation à l’hygiène. A partir de cette année, nous remplaçons les puits par des forages, bien plus chers, mais pérennes.

Comme toujours, la fête est belle. Ce moment de partage, car c’en est un, nous soude encore davantage avec nos amis burkinabés. 

Sissamba

2013

Sissamba est le plus gros village auquel nous ayons été conviés à construire. Il est peuplé de plusieurs milliers d’habitants. Son marché, permanent, est, pour les yeux, les oreilles et le nez d’européens, étonnant, exotique, sensitif. Il est le reflet d’une pauvreté couplée à un dynamisme combatif et débrouillard.

Plusieurs bâtiments composent un groupe scolaire important. Notre 6e école est indispensable tant les classes sont surchargées.

Une foule énorme participe à l’inauguration. Chacun de nous reçoit une marque individuelle de sympathie et d’amitié. La même troupe de danseurs qu’à Hippo apporte son énergie communicative.

Nos liens avec ceux qui sont devenus nos amis se renforcent encore.

Pirgo

2014

Pirgo est soumis aux assauts du très chaud vent du désert. Il enveloppe le village d’une luminosité sableuse, d’un air qui brûle les poumons. Il n’empêche ni l’exaltation de la population, ni la joie de se retrouver. Nos liens sont forts, car, contrairement à d’autres, le Grain a souhaité continuer ses actions en restant autour de Ouahigouya. Les autorités, particulièrement, sont sensibles à notre attachement.

Une nouvelle entreprise a construit cette école, sous la surveillance attentive d’un maître d’œuvre, Issiaka, qui depuis, est avec bonheur notre intermédiaire.

Sissamba II

2015

Sissamba, et sa forte population, nous reçoivent à nouveau, pour fêter une 8e école déjà emplie entièrement dès son inauguration. La pression démographique est forte. 

Depuis deux ans, nos bâtiments sont mieux construits et plus agréables.

L’accueil de tous est toujours aussi chaleureux, et nous ne nous en lassons pas, bien au contraire, comme une récompense à nos engagements quotidiens pour trouver les financements.

Avec le temps, Le Grain a affiné son mode opérationnel.

Nous sentons cependant, pour la première fois, un changement dans le pays, qui vient de connaître un coup d’état, expulsant un dictateur, remplacé par une nouvelle et fragile démocratie.

Tamsin II

2016

Tamsin, notre village de cœur, nous reçoit à nouveau, comme si nous étions ici chez nous. Les liens sont forts, avec la population, les enfants, et plus encore avec les enseignants. Il est vrai que, il y a quelques années ; le président du Grain a été nommé « chef du village », et le Trésorier « griot historique » !

Le village a grossi, une 2e école est ainsi prête à recevoir ses nouveaux enfants.

Ce havre qu’est pour nous Tamsin laisse cependant apparaître dans la province une ambiance moins légère qu’auparavant. Pour la première fois, une petite inquiétude nous interroge.

Sissambkoudgo

2017

Sissambkoudgo est rattaché à Sissamba. Nous y avons construit notre 10e école en 10 ans. Qui l’aurait cru ?

La chaleur est intense. Celle de la population comme celle de la température extérieure. Nous recevons tous des cadeaux que le village a tenu à nous offrir, avec une belle fête. Cela représente un réel effort pour ces agriculteurs pauvres et nous y sommes très sensibles.  Comme cela a été le cas les années précédentes.

L’ambiance de partage et de fraternité ne peut cacher la tension qui monte dans le pays, et surtout au nord – où est Ouahigouya – où la pression islamiste se fait sensible. Nous restons moins longtemps que d’habitude et retrouvons la capitale plus tôt.

Somiaga II

2018

Somiaga nous accueille avec la ferveur habituelle. La communication avec les enfants est un moment de bonheur brut, intense. Leurs sourires, leurs cris, leur enthousiasme, comme à chaque fois, nous transportent.

La fête pourrait être belle, car encore une fois, les parents d ‘élèves ont tenus à nous remercier avec la plus chaleureuse des réceptions.

Mais cette fois, une escouade de gendarmes armés nous protège d’un ennemi invisible, qui sème la terreur un peu plus loin.

Nous quittons Ouahigouya rapidement pour rejoindre une capitale plus sûre.

Oufré

2019

Entre terroristes et pandémie, il n’y aura pas de voyage cette année. Pour l’équipe du Grain, c’est un déchirement. Mais nous décidons de continuer nos actions. Dans la difficulté, nos amis ont encore plus besoin de nous. Et contre l’ignorance et le fanatisme, l’éducation est la meilleure arme.

Alors plus de fête ni de rencontre, ce qui faisait le sel de nos voyages. 

Mais sous la houlette d’Issiaka et de Xavier, la construction s’est déroulée sans souci pour cette école située dans un quartier de Ouahigouya qui verra, quelques temps plus tard, arriver un afflux d’enfants réfugiés intérieurs.

Relwendé

2020

Relwendé est un autre quartier de Ouahigouya. Les tragiques événements qui meurtrissent la population dans les régions du nord entraînent un très fort déplacement de population, effrayée et pire, meurtrie par les exactions des islamistes. 

Ouahigouya est la plus grande ville de la région, la 3e du pays. Sa population a doublé en trois ou quatre ans pour atteindre 140 000 habitants. Notre aide, si modeste soit-elle, est néanmoins nécessaire pour permettre aux enfants réfugiés de poursuivre leur scolarité. Notre 13e école est immédiatement utilisée et … débordée.

Pellé

2021

Pellé voit la construction de notre 14e bâtiment, qui nous tenait à cœur depuis longtemps. A force d’opiniâtreté, nous arrivons enfin à construire une école destinée aux enfants malentendants, pour le plus grand bonheur de notre ami Xavier, investi depuis toujours aux côtés de ces jeunes. Les enfants atteints de handicap sont, comme souvent, rejetés, mis de côté, oubliés. Ici aussi. Désormais, ils pourront apprendre dans des conditions « normales », dignement.

Plus qu’ailleurs, peut-être, nous aurions aimé être sur place pour donner les clés de cette école. Aurons-nous un jour la possibilité de revenir ici ? 

L’essentiel reste malgré tout l’avenir de ces élèves dont nous savons qu’ils sont heureux désormais de pouvoir apprendre dans un environnement décent.

Antsohamadiro

2021

Une 15e école vient de voir le jour à Madagascar, près de Tuléar. Antsohamadiro vient compléter un groupe scolaire existant, où il manquait des classes pour le lycée. L’ONG Agua de Coco a fait appel à nous pour l’aider à cette réalisation. C’est pour nous une première dans ce pays.

Le bâtiment est désormais terminé et répond aux attentes des parents et des élèves.

Nous aurions aimé aller sur place pour l’inauguration. La Covid et la situation du pays ne l’ont pas permis. Nous nous contenterons, avec un peu d’amertume, des informations, documents, photos et films reçus de là-bas.